Conférence de presse

11 octobre 2011

Lire ci-dessous l'intégralité de la conférence de presse de Frédéric Bernabé et Martine Silvain pour le groupe "Communistes et Gauche citoyenne" au conseil municipal de Vesoul.

Lire l'article de l'Est Républicain du 08 octobre 2011
Lire l'article de l'Est Républicain du 08 octobre 2011 (format portrait)

L’objet de cette conférence de presse, de cette rentrée bien entamée, est de faire le point sur la situation de la ville de Vesoul, et ceci à plusieurs niveaux : économique, social et politique.
Mais en préambule, je voudrais vous faire une remarque sur la vie « démocratique » de notre cité et plus particulièrement de son conseil municipal.
Si les réunions apparaissent plus fréquentes, nous sommes soumis (les élus) à leurs reports plusieurs fois dans la semaine.
Si nous comprenons les impondérables des calendriers nous sommes plus que dubitatifs, devant le manque de concertation avec les élus d’oppositions.
Il y a des groupes et des responsables de groupes, qui devraient être consultés pour fixer ensemble, démocratiquement, les dates des conseils.
Nous estimons que c’est un manquement.

Nous avons reçu fin juillet, pendant la période estivale, un arrêté du maire de Vesoul M. Alain Joyandet, qui, a procédé comme bon lui semble depuis son bureau de l’Hôtel de ville à la nomination de nouvelles délégations d’adjoints, et de rétrogradations pour d’autres, sans autres formes d’explications.
C’est le "fait du prince" : je mets et démets selon mon bon vouloir et sanctionne ceux qui ne sont pas d’accord avec moi.
Et puis on apprend par voie de presse, le 6 septembre qu’il y a eu une réunion en mairie sur la sécurité, mais nous n'étions point conviés !!!

Chacun sait aujourd’hui les dissensions, voire les distorsions, qui apparaissent à l’intérieur de la majorité UMP. Finies les "lunes de miel" et autres autosatisfactions, la fracture est bien réelle, et deux camps s’opposent !!!
Cela ne nous surprend pas, car c’est ce que malheureusement nous avions prédit et prévu qui est arrivé !
Les sujets de discordes sont nombreux à l’intérieur de la majorité.
► L’Hôpital Paul Morel et sa rénovation…
► Les travaux de voirie sur certains secteurs de notre ville. (rue G. Genoux)
► L’achat de l’ancien hôpital (1,8 M d’euros)
► Les futurs investissements (place de la République) : 2 millions d’euros de travaux.
► Mais aussi sur la CCAV et ses choix.
► Le Théâtre Edwige Feuillère .
Il y a un vrai débat de fond sur la gouvernance et sur celui qui prendra l’ascendant sur la direction de la ville de Vesoul et la CCAV .

Avant de développer sur les finances je voudrais poser la question suivante :
Comment va-t-on équilibrer le budget 2012, avec l’achat de l’hôpital à 1,8 millions d’euros et la rénovation de la place de la République à 2 millions d’euros quand on sait que la capacité d’autofinancement est de 1million d’euros seulement ???

Comme nous nous étonnons concernant le dossier de l’hôpital P. Morel, de la "collaboration" d’un cabinet « expert », recruté sans l’avis du conseil municipal, pour la somme de 175 000 euros pendant 30 mois, et ceci à raison d’un mi-temps pour un seul salarié, ce qui porte le salaire, chers amis, à 6 976.66 € par mois, sans obligation de résultats, pour un mi-temps. Vous conviendrez que les temps ne sont pas durs pour tout le monde.

Les finances de la ville de Vesoul.

Voici maintenant plus de 16 ans que l’UMP de M. Alain JOYANDET règne sans partage sur la ville de Vesoul et la CCAV.
On est en droit aujourd’hui de faire le bilan et de demander des comptes.
Surtout qu’en son temps M. le Maire avait promis de restaurer à la fois les finances de la ville de Vesoul, la confiance et la démocratie.
Pour la démocratie on a vu à quoi cela ressemblait…
Quant aux finances, nous pouvons non seulement être inquiets pour l’avenir de notre ville :
► Notamment avec la baisse de la population.

1997 = 19 648
2011 = 17 266

Chiffres qui se sont, hélas, encore aggravés puisque nous sommes certainement en-dessous des 16 000 habitants.
► Mais surtout par la dette que Monsieur Joyandet laissera aux Vésuliennes et Vésuliens, ainsi qu’aux générations futures.

Quelques chiffres très parlants :

1995 : la dette par habitant est de 731 euros
2011 : la dette par habitant est de 1 737 euros sur le capital mais avec les intérêts, la dette par habitant est de 2 442 €. Tout simplement COLOSSAL.
Je rappelle pour mémoire que pour une commune de même dimension, la dette par habitant est de 958 euros.

Vesoul va-t-elle devenir la petite Grèce locale de nos collectivités ?
Gageons que s’il y avait une agence de notation, pour déterminer la note de gestion de la ville de Vesoul, elle serait triple zéro !

Mais le pire est peut-être devant nous !
C’est la question que chacun se pose aujourd’hui, avec la situation de la banque Dexia, à laquelle nous avons également emprunté sans discernement et surtout avec, il me semble, beaucoup de légèreté …
Choisir des taux variables, plutôt que fixes, surtout dans notre contexte économique et financier actuel relève de l’amateurisme et du pari dangereux !
Nous l’affirmons haut et fort, il ne s’agit nullement d’une erreur technique, mais bien de choix de gestion délibérés.

La conception "libérale" des finances publiques, débouche avant tout sur un endettement massif.
C’est la déréglementation la plus totale, et tous les acteurs sociaux sont concernés : Etat, collectivités territoriales, et bien sûr les ménages.
Ce qui prime avant tout dans ce système, c’est la libre circulation des capitaux et des marchandises, les marchés financiers disposent d’une liberté totale et absolue de circulation.

Les conséquences de cette très grande volatilité des marchés, c’est la mise en concurrence des collectivités et des systèmes sociaux et fiscaux des Etats et la fuite des capitaux, facilitée par l’outil informatique.
Cette menace permanente pousse à la baisse des prélèvements fiscaux, au plafonnement des ressources des collectivités, à la suppression de la taxe professionnelle dont nous allons voir les effets bientôt, afin de garder les capitaux chez soi, au nom de l’attractivité. Le recours aux emprunts devient de plus en plus nécessaire.

Comme dans le même temps, on a aussi dérèglementé tout le système financier, privatisé les banques, y compris celles des collectivités (DEXIA), autorisé les produits dits "toxiques", et, il faut aussi le redire à l’UMP et au PS qui ont tant œuvré en ce sens, on a inscrit dans la constitution européenne l’interdiction de toute mesure visant à limiter cette circulation et à interdire ces produits "toxiques".
Et c’est dans cette logique ultra-libérale, et de recours à l’emprunt comme conséquence logique, que Mr Joyandet et ses amis gèrent la ville de Vesoul et nos finances.
Bienvenue dans le monde merveilleux de la finance dérèglementée qu’ils nous préparent depuis tant d’années.

Les conséquences directes et immédiates :
► Endettement par habitant phénoménal
► Suppression de personnel (par son non-remplacement ou son transfert à la CCAV)
► La masse salariale est la même depuis 15 ans (4,9 M d'euros)
► Transferts de compétence et de charges sur les communes environnantes. Elle est belle la solidarité intercommunale !!!
► Chute de la population qui continue.

Alors on ne s’étonne plus de la longue liste des promesses non tenues. En vrac :
► Abattoir...abattu
► Paris-Bâle, quatre aller–retour par jour si tout va bien ...
► Le contournement Nord de Vesoul aux oubliettes ...
► Je ne parle pas du tronçon Langres–Vesoul (faites que nous vivions vieux, très vieux ...) d’autant qu’avant chaque élection on nous annonce son inscription en vue d’un nouveau financement. Quand on connaît les moyens de l’État, on a du mal à croire à cette liaison pourtant nécessaire entre Langres et Vesoul dans un avenir proche.
► Je n’oublie pas la Maison des associations. La ville a touché 1 million des assurances pour démolir le bâtiment «historique » et faire un parking qui deviendra sûrement payant…
► L’école des Annonciades... toujours rien à l’horizon.
Propositions :
► Nous souhaitons que lors des débats d’orientations budgétaires nous ayons de la part des élus de la majorité UMP, un moment de vérité et de sincérité sur la réalité de la situation financière de Vesoul, et ne plus pratiquer ni la langue de bois, ni la fuite en avant.

Cette situation mérite au moins le courage de la vérité.
Et nous proposons pour redresser cette situation catastrophique de mener une politique volontariste. L’opportunité nous est offerte avec la possibilité de construire un véritable éco-quartier sur le site de l’ancien hôpital : services publics, logements pour les jeunes et moins jeunes, structures pour personnes âgées, petits commerces ...
Ce qui aurait pour effet :
Apport de population, redynamisation de nos écoles et création de richesse, réponse à des besoins culturels à même de satisfaire la jeunesse, rééquilibrage de l’espace urbain avec sa partie Ouest.